On aurait alors simplement oublié de parler, ou en vérité l'on se serait paradoxalement tu, et ce alors même que les livres venaient.
Mais les livres ne sont-ils plus que le résultat d'une sorte de travail en amont, d'un truc bricolé pour, quelque part même la préparation chiadée d'un concept doctement commercialisé à la fin ? En fin de compte ? Va savoir, toi.
Il est vrai que le secteur peine. Et puis faut prendre, comme dirait l'autre.
Mais le plaisir, le désir, la joie, le sens, là-dedans ?
Qui sommes nous, que foutons-nous, finalement, très exactement ?
Avons-nous conscience du temps ? Et de cette terrifiante horlogerie qui nous martèle la vérité de notre existence si limitée, celle-là même qui nous tient, nous tenaille, nous enserre, nous entraine, nous etreint, et qui, ne faisant pas de quartier, nous dessoudera froidement contre un mur un de ces jours ?
Ecrire, n'est-ce pas commencer à vivre, un jour ? N'est pas pas ça, aussi, le sens d'un blog ? Balbutier bébé, ouvrir sa bouche pour absolument baver ses premiers mots, pour s'essayer à des trucs, puis finalement pour chercher, comme avidemment, à se faire comprendre, afin, encore à tatons, de peut-être bien, quelque part, se trouver quelque chose de commun ? En commun ?
Et puis le partager, ce quelque chose ?
Parce qu'il n'y a plus rien après.
Créer ? Créer c'est la continuation, c'est le chemin, c'est le tracé de crayon, un tracé qu'on continuerait pas tout à fait au hasard, au son de sa voix, au frémissement de son sang, sans aucune règle pour la direction, du fait que celle-ci nous mènerait trop facilement, dans un trait trop parfait, vers un lieu trop attendu.
L'écriture, oui, mais les dessins, mais la connerie, et puis la vie avant tout, là où elle m'a quitté sans trop prévenir l'année dernière.
A ma mère.
Avec fiston. |
Cette douleur de l'absence, ou plutôt de la disparition... qui nous renvoie à notre mystère d'être là. Oui, l'écriture, oui les blogs. Nostalgie.
RépondreSupprimerAh, (Maria) luciamel ! 🙂
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